Le Traid Mbororo 2011

En construction

Il est 11h 45, Après les pistes difficiles, après avoir mis des planches sur le pont à 10 h du matin, après avoir mangé la poussière, nous arrivons à Eboné et là pas de chance, nous sommes bloqué à l'entrée du village. Nous ne pouvons pas passer, nous allons devoir attendre que toutes les écoles défilent. 1h30 plus tard, nous repartons, le choix est difficile, nous devons faire le plein du 4x4.

Nous décidons de remonter sur Nkongsamba. Nous apprendrons au soir que ce choix n'était pas le meilleur. Bref, le principal est d'avoir du gasoil et de continuer la piste.En passant devant l'école nous  n'oublions pas d'immortaliser l'école. L'ambiance dans les voitures est festive, les quelques kilomètres de goudrons nous apaisent. Nous décidons après avoir fait le plein de repartir direction Est du Massif, nous limitons les dégâts. Nous roulons et ne croisons pas de véhicules du Traid, ce qui veut dire que nous ne sommes pas sur la bonne piste. Peu importe, papa dit que nous n’avions plus le choix, faire demi-tour cela revient à se rajouter des kilomètres.

Nous passons devant la villa Luciole et prenons la piste en direction de Bamguem, nous passons dans quelques bourbiers et nous savons que nous sommes bientôt arrivé. Plus nous montons plus la poussière se forme comme un essaim d’abeilles qui suit le 4x4. Bientôt nous ne voyons plus le Pajero. Un petit arrêt à un croisement pour confirmer la direction du chemin et nous repartons. Le temps de descendre de la voiture, d’aller voir les villageois, nous avons eu le bonheur d’humer le parfum délicat et subtile des fleurs qui embaume l’entrée du village. L’essaim de poussière s’est estompé dans la brousse et nous décidons de repartir pour gravir cette montagne. Après quelques kilomètres nous croisons des concurrents. Le degré de la pente devient de plus en plus important, de 3° nous passons à 5, de 5 à 8 et nous arrivons dans la partie la plus pentue à 10°. Les 4x4 comme des limaces d’entrelacent dans la monté, tantôt à droite un pickup a crevé, tantôt à gauche sortie de virage un 4x4 ne peut pas monter, plus haut une série de 4x4 en arrêt à cause d’un moteur qui chauffe.

Oui la tension monte, les gens se saluent, demandent si il faut de l’aide, d’autres donnent des conseilles. Tous comme des fouines savent que l’arrivée n’est pas loin et devront être dans le terrier à 2000 mètres d’altitude avant 18 heures. Nous sommes tous dans les temps, nous savons qu’il reste environ 45 minutes de piste. Plus nous montons plus la température descend, de 34 nous passons à 22, puis 20. Lors de la montée nous ne voyons que le bout du capot du 4x4, nous sommes pressés de voir le plateau des Mbororos que nous avons rencontré une semaine auparavant avec l’école. Nous ne quittons plus le bout du capot, le silence s’instaure dans la voiture, une tension palpable se faire ressentir, nous passons une dernière épingle dans un nuage de poussière et brusquement un horizon se place devant nous, enfin nous y sommes sur cette montagne. Nous yeux ne sont pas assez grand pour contempler le village de Mbororo à droite

Nous ne savons plus où donner la tête pour observer les chevaux à gauche, d’autre à droite. Au loin nous distinguons des 4x4 qui avance comme des pachydermes, ils observent en contre bas le lac dans le cratère. Nous nous engageons dans la dernière montée et là nous voyons et découvrons le bivouac au loin. Oui cette fois nous y sommes. Nous venons de réussir la première épreuve. Les 500 mètres nous semblent long, nous voulons déjà y être, soudain Ludovic et papa disent top nous y sommes, Ludovic ouvre sa vitre, le jury relève les compteurs, numéro du 4x4 et nous donne les instructions pour garer le véhicule dans le parc. Nous approchons, faisons une dernière marche arrière et stoppons le 4x4. Tous nous sortons du véhicule, les jambes un peu engourdies et avec plaisir nous retrouvons nos amis d’école. Ludovic et papa guident maman à faire sa manœuvre, elle coupe le moteur et l’ensemble de l’équipage sort heureux d’être là. Sur le parc, il y a environ 15 4x4, nous découvrons avec étonnement l’immensité du bivouac que l’organisation à mis en place. Nous prenons les informations pour avoir le numéro de notre toile de tente et commençons à nous installer. Ludovic et papa vont boire une bière et Ediht, Catherine et maman préparent les couchages. Elles rejoignent Ludovic et papa sous la tente restaurant, apprécient le jus qu’on leur donne et regardent les autres concurrents qui arrivent. La luminosité disparait au fur et à mesure que l’heure avance, nous allons chercher les polaires, il ne fait plus que 17 degrés. Bientôt la nuit arrive, Clotaire a retrouvé ses amis du lycée, ils décident tous de se mettre à une table et de faire la fête. Moi, j’ai les yeux qui deviennent de plus en plus lourd, je baille je regarde les derniers concurrents qui arrivent au loin, du moins je suppose, car je distingue des phares, comme des lucioles au loin dans la montagne. Je perçois un assoupissement, maman m’accompagne à la tente, nous entrons dans notre igloo, le froid gagne le plateau, il ne fait plus que 14 degrés. Nous rentrons dans nos duvets et la nuit commencera pour nous vers 18h30, jusqu’au matin vers 6h30 pour la prochaine épreuve.

La soirée au bivouac sera mémorable d’après mon frère. Une ambiance familiale règne sur le plateau, les concurrents arrivent au fur et à mesure sous les applaudissements du groupe, bientôt nous sommes 100, puis 150 la nuit est là, au dessus de notre tête et nous sommes maintenant plus de 200 sur ce magnifique haut plateau. L’ambiance chaleureuse réchauffe les corps. La musique envahit l'atmosphère et les verres cognent entre eux. Vraiment, je ne connais personne mécontent de cette épreuve. Moi je dors depuis deux heures et rêve des familles MBororo, qui sont venues à notre arrivée. Les enfants heureux de nous voir, applaudissent à chaque voiture,  je me rapproche du groupe et je leur donne les stylos, bonbons, cahiers que maman et papa avaient préparés. Le sourire sur leur visage me réchauffe, leur gentillesse m’apaise, je peux repartir dans mon rêve. Le bruit de fond du groupe de concurrents, qui rigolent, se divertissent, me berce dans un sommeil profond. J’apprendrai au matin, qu’il y a eu un gros feu de camp, où tous les concurrents étaient autour à chanter, se raconter des histoires, comme une colonie de vacances. Papa s’est installé dans la voiture pour être certain d’être en forme demain matin, il n'a pas pris de médicaments, ce qui veut dire pas de soucis et Clotaire se couchera vers les 3 heures du matin, ce qui veut dire que demain matin il aura mal à la tête.
 C'était vraiment une très belle journée, un peu comme notre voyage chez les pygmées dans la réserve du Nja. La gentillesse des gens nous donne envie de revenir. Le froid s'installe progressivement sur le plateau, la brume envahit le bivouac, l'odeur du feu de camp rassurent les derniers fêtards qui ne tardent plus à se coucher, il leurs reste que 3 h 30 de sommeil. Le silence finit par s’installer sur le plateau. Nous dormons tous, accompagné du ronronnement du groupe électrogène au loin.
Le voisin d’en face ronfle, il est 5 h du matin je me retourne et regarde maman qui se réveille, elle regarde sa montre me demande si je veux me lever. Doucement, peur de réveiller d’autres personnes, nous sortons de la tente. Nous sommes 4 à 5 personnes qui sont dehors, le froid nous stimule à bouger, il ne fait que 10 degrés, nous attendons impatient les premiers rayons de soleil.

Nous nous dirigeons vers la tente cantine, les concurrents se lèvent tranquillement, et comme un troupeau de zébus qui se dirigent vers son point d'eau, lentement mais surement les concurrents accompagnés de leur lampe frontale se regroupent vers la cantine, pour prendre un café, d’autres un thé, avec quelques tartines. Nos amies arrivent, elles s’installent et nous prenons le petit déj ensemble.Le chocolat chaud me réchauffe, nous sommes tous heureuse de reprendre le deuxième épreuve. Attention ce matin nous faisons le trial puis une troisième épreuve qui sera l'orientation. Tiens, Clotaire arrive, il a les cheveux ébouriffés, des cernes sous les yeux, ceci ressemble

à du manque de sommeil, mais il ne va pas se plaindre. Avec maman nous décidons d'aller réveiller papa qui dort dans la pajero. Nous espérons qu'il a bien dormi et qu'il aura la forme pour cette deuxième journée. Nous frappons sur la porte et papa sort aussitôt. Il va prendre un verre d'eau et prépare le véhicule pour le Trial. les deux équipages sont au complet, nous allons pouvoir analyser le parcours, voir les passages difficiles. Ludovic et papa contrôlent les niveaux. Je devrais dire, pendant que papa discute et converse et encore discute à vendre les mérites de son Landmark ZX, le pauvre Ludovic contrôle les niveaux d’huile, d’eau, du lave vitre, il nettoie les filtres. Ces filtres qui ont ingéré l' intégralité de notre parcours de poussière d’hier. Après 15 mn de d'échange avec des concurrents, papa se décide de vider la voiture pour le Trial. En effet nous devons retirer du 4x4, les sacs, les bouteilles d'eau, la caisse à outils, les duvets, etc......, car ça va bouger. Nous décidons d’aller à pieds sur le parcours du trial pour mesurer et prendre conscience des difficultés. Après avoir fait le tour, quelques recommandations pour les passages difficiles, moi je décide de me mettre au départ pour prendre les photos, j’aurai voulu être dans le Pajero, mais il paraît que ça va secouer.

J’observe, les concurrents partent à tour de rôle espacé de 2 mn 30. Bientôt le tour de maman et Edith, elles préparent le 4x4, s’approche de la ligne de départ, Ludovic et Papa suivent derrière.
Edith décide de laisser sa place à Clotaire.Maman souhaite de récupérer des points sur cette épreuve, papa dit à Ludovic de donner le maximum pour faire voir que le Landmark est capable de passer sur tous les terrains. Le Pajero s'approche de la ligne de départ, la foule regarde ces monstres de 4x4 comme des sportifs du 400 mètres à une épreuve des jeux olympiques. A chaque départ le silence s'instaure, le top de départ est donné, la foule reprend son souffle et encourage chaque concurrent. l'ambiance est super et chaleureuse. Maman n'a pas envie de laisser sa place, elle adore cette épreuve et au top départ elle bondit, telle une lionne après sa proie, le pajero passe toutes les difficultés, la foule applaudie et encourage, le passage de la montée nous semble facile, elle garde une vitesse constante, accélère aux sorties des virages.
Cela donne l'impression que maman a toujours fait du 4x4. Elle passe les descentes avec anticipation, elle accélère avant les montées pour éviter que le 4x4 peine. Elle maîtrise son véhicule, comme un chef d'orchetre avec sa baguette. Arrive le tour de papa. Ludovic accroche sa ceinture, il prépare la vitesse et se concentre sur le début de la piste qui descend. Sur le top, le Landmark prend l’élan nécessaire pour rejaillir sur l’autre flanc de la colline. Nous entendons papa donner les consignes à Ludovic, le comportement du 4x4 est exemplaire, nous sentons l’énergie des deux qui booste le véhicule sur le parcours. 1 mn 45 après le Landmark arrive, soit 5 secondes de moins que maman.  Nous sommes tous heureux de cette épreuve et commençons  à recharger nos caisses  à outils, nos sacs, nos duvets, etc…. dans les 4x4 pour affronter la troisième épreuve. La troisième épreuve consiste , en une épreuve d'orientation de retrouver deux points de contrôle. en prenant la piste la plus courte. cela semble simple, mais nous sommes à 2000 d'altitudes et nous allons devoir redescendre pour trouver dans la vallée une piste, sans être pris au piège des marécages, des pistes cul de sac, etc...
La descente se fait relativement bien, nous admirons une dernière fois le magnifique plateau du Mont Manengouba, lors de notre descente nous apercevons des Mbororo, d'un signe de la main ils nous disent au revoir avec un grand sourire. Au fur et à mesure de la descente nous retrouvons la chaleur du Cameroun et aujourd'hui il fait vraiment bon. Nous arrivons dans la vallée. Nous decidons de nous arrêter pour faire le point sur le choix de la piste à prendre. Nos questions auprès des villageois n'ont pas beaucoup de réponses, ou plutôt nous avons beaucoup trop de réponses qui ne se coïncident pas. Nous optons de prendre sur notre droit une petite piste, qui devra nous amèner au PC 1.
nous repartons, sur une piste de poussières, nous retrouvons les 35 degrés qui régnent dans la vallée. Nous avançons heureux d'être là et comblé par les paysages que nous avons. Nous passons un petit lit de rivière, puis un village, dans lequel nous demandons où amène cette piste, la réponse nous rassure et repartons. Au bout de quelques kilomètres, nous décidons de faire une halte photos, nous sommes dans une plantation de café en fleurs. nous sortons de la voiture et avec étonnement nos narines se font stimuler par une odeur de café. Nous n’arrêtons pas humer se parfum admirable qui envahit l’environnement. le temps n’a pas d’emprise sur nous, nous vivons ce moment avec bonheur, car là nous sommes conscience que nous vivons dés moments privilégiés


Nous repartons car nous devons être à 5 kms de notre arrivée du PC1, nous arrivons au point de contrôle, le jury relève les compteurs, nous repartons hélico presto sur la PC2 « la villa Luciole »Nous sommes dans les premiers, les motos sont déjà là, nous arrivons la fatigue commence a se faire ressentir, nous prenons le pique nique avant de repartir sur Douala, nous allons avoir à faire  3h30 de 4x4 avant notre arrivée sur la capitale economique du Cameroun. Nous repartons sur Douala avec beaucoup de vigilance et nous serons vers 16 h30 à la maison pour prendre une douche avant de repartir à la soirée, qui a lieu au BOJ, où on nous donnera le Road book pour les autres épreuves. Nous ne connaissons ni le lieu, ni la piste. Nous arrivons sur Douala, comme prévu à 16h30, nous n'avons pas rencontré de difficulté. Dans le Pajero, maman nous a dit qu'il y avait un silence à faire peur les morts, Julien et Clotaire qui ont fêté sur le bivouac, n'ont pas été utile au retour, car ils dormaient. Enfin nous sommes à la maison le temps de prendre une douche, de nous reposer et de repartir au Boj, pour la soirée. L'invitation concerne tous les équipages. Nous nous préparons et partons en direction du Boj, des 4x4 du traid sont déjà là, nous entrons prenons place et échangeons avec les autres participants. Tous semblent comblé par ces épreuves que nous venons d'avoir. Nous nous installons autour d'une table, Ludovic et papa parlent des pistes que nous avons eux. La salle se remplit, les concurrents arrivent doucement au compte gouttes, nous arrivons à lire la fatigue sur leurs visages.

Bientôt la foule se dirige vers l’étage pour aller manger, nous les enfants nous avons l’honneur d’avoir notre table en bas et un menu à la carte, à vrai dire nous pouvons choisir ce que nous voulons. Bon une pizza fera l’affaire pour moi. Pendant ce temps, les adultes sont en haut, une bonne ambiance imprègne la salle et nous voyons les serveurs entamer une valse avec des plateaux. Brusquement, le musique de fonds s’arrête, nous entendons les organisateurs annoncer et présenter les deux dernières épreuves du traid.
Chaque équipe va chercher son road book et l’analyse, sur un vidéoprojecteur nous pouvons voir les premières photos des épreuves, à chaque image la salle applaudit, tel un enfant heureux de se revoir sur un cliché. Après un bon repas, nous décidons à l’unisson de rentrer à la maison et profiter d’un bon sommeil car demain matin il nous faudra être sur pied vers 6 h.